A chacun ses visites

**La matinée était sombre plutôt fraiche ici, et le peu d'herbe bataillant entre les lourdes pierres de bâtiments anciens, et les plus fines, taillées à vous couper. Maelyan avait vu Indil partir dans un jardin, elle, à son tours, visité... mais pas l'enceinte de l'école. C qu'elle cherchait? Peut être une sécurité dans ce lieu apparement peu fréquenté... Elle n'avait pas encore assisté à un cour, et souhaitait avant toute chose savoir où elle mettait les pieds.
Ainsi, tenant sa cape sous son bras, elle cherchait un équilibre permanant, montée sur les blocs, afin de trouver un petit chemin qui peut être la mènerait elle à ce qu'elle cherchait... quel esprit idéaliste...
Un rat passa au pied du roc... ainsi, ce lieu grouillé de garde manger... Maelyan n'avait rien dans le ventre, mais, ne l'entendant pas réclamait, elle continua à sauter de pierres en pierres, de ruines en ruines... certainement d'anciens batiements, riches pour être de pierres, délaissés**

La jeune fille s'était aventurée dans les ruines. Elle semblait plutôt nonchalante. Après tout, pourquoi s'inquiéter ? Il ne devait pas y avoir le moindre danger dans un tas de cailloux.

Sa progression était cependant surveillée par un être qui n'en perdait pas une miette. Dans un coin d'ombre qui avait autrefois été une alcôve bordant la nef de l'église, destinée à accueillir la statue d'un saint, peut-être, des filaments de brume verdâtre flottaient paresseusement.

Il la reconnaissait, c'était l'une des deux pestes de l'autre soir, celle qui avait le Sang. Que diable venait-elle donc faire ici ? Il n'y avait pourtant rien d'intéressant à y voir, à l'exception de son gardien. Ce dernier décida de lui donner cette satisfaction, histoire qu'elle n'ait pas fiat tout ce chemin pour rien, la pauvre.

Simhour se matérialisa dans l'alcôve, bras croisés et tête baissée, et héla la jeune fille.

"Mais dites-moi ! N'est-ce pas ma jeune amie de l'autre soir ? Si vous venez me rendre visite, j'en suis flatté, mais voyons... la nuit est terminée, ce n'est pas une heure pour les Damnés !"

Il leva la tête vers Maelyan, découvrant un large sourire laissant à peine pointer les extrémités de ses canines.

"Ni un endroit pour vous, d'ailleurs."

**Maelyan se retourna... elle fût surprise au fait. Le vampire avait été d'une discretion parfaite... enfin, casi... la perfection n'est qu'une idée...
Son manteau toujours sur le bras, elle l'observa hautement...
Finalement, elle descendit de ses perchoirs.**

La lumière du jour ne doit pas être crainte... car je ne crois pas qu'il faut craindre un ennemis... redouter plus certainement.

**Elle avait dit ça avec une voix posée, calme, toujours en fixant le vampire bien plus agée qu'elle. **

Quant aux damnés, je ne l'ai pas choisi... je ne me considère donc pas comme l'un d'entre eux... la luminosité est faible ici... pour le moment... et je n'aime devoir me cacher... comme vous l'avez bien entendu...

**Elle restait cependant à distance de ce dernier, appuyée contre un vieux murs pres à s'effondrer...**

Rendre visite? à qui? A vous? ... je n'oserai, vu votre malice, je ne vois point qu'elle serait mon interet... vous ne cherchez point le contact sans interet... vous êtes bien des plus rationnel.

**Elle le toisait, mains posées sur ses hanches... **

Cet endroit renfermerait-t-il des secret pour ne pas être favorable à une simple jeune fille, curieuse peut être dirons nous, suivie par votre personnalité?

Simhour, constatant que la jeune vampire gardait sciemment ses distances, élargit un peu plus son sourire et commença à marcher vers elle sans la quitter de ses prunelles de feu. Il s'arrêta néanmoins à quelques pas, inutile de la brusquer tout de suite.

"Voyez-vous ça," souffla-t-il. "Une pauvre âme qui recherche le soleil et refuse de se qualifier de damnée... C'est bien triste, bien triste. Pourtant, le soleil n'est qu'une imposture, jeune fille... Trois filaments de nuages et le voilà vaincu. Il est si facile de l'éclipser. Néanmoins..."

Il leva les yeux vers le ciel matinal. Son vieil ennemi était là, quelque part, et il ne tarderait pas à se montrer et à trouver Simhour affaibli...

"... il dispose d'un léger ascendant sur nous, bien regrettable certes, mais vous devez savoir comme moi que s'il vous trouve, votre joli minois en prendra un coup."

Simhour haussa les épaules et sourit apparemment aimablement à sa jeune compatriote.

"Mais après tout, c'est votre affaire. Moi, je ne suis actuellement pas en assez bonne forme pour le défier. Quant à vous, je vous suggère de rentrer dans votre dortoir avant que la pauvre Lyre de Vertus n'ait un tas de cendres pour élève. En tout cas, de ne pas rester ici... Vous voyez, je suis le gardien de ces ruines et mon rôle est de veiller à ce qu'il n'y arrive rien de fâcheux."

Il se pencha vers elle en la fixant droit dans les yeux.

"Dans cette optique, il serait dommage que vous fassiez une mauvaise rencontre, n'est-ce pas ?"

**Maelyan écoutait... une fierté grossière se dégagé de l'orateur... Avec grand air, il semblait aimer montrer sa "puissance"... Maelyan haussa les yeux au ciel... encore un qui ne se voyait que par ça...

Il semblait, avec de belle paroles, vouloir les amoindrir ses auditeurs, afin qu'il repartent tête baissée devant lui...

Maelyan, ne s'interressait pas plus à lui...**

- Effectivement, comme vous le dîtes si bien, ceci est mon affaire, et le restera... Il est fort sympathique de votre part de s'inquieter de ma santé, et c'est pourquoi, je vous demande aimablement, de ne jamais toucher aux cendres qui seront miennes... je prefererai qu'un damné ne me condamne pas...

quant à ce qu'il pourrait arriver de facheux, vous en êtes le gardien, et vu votre "grandeur"... que dis je... votre "magnificience", rien ne peut m'arriver... vous avez oeil partout...
Et puis, ne vous attardez pas sur la question, la plus mauvaise rencontre faisable, l'est déjà faite...

**Maelyan s'était revetue de sa cape, relevant sa capuche bien au dessus de son regard...**

Bon... voilà qu'elle s'entêtait... Décidément, la jeunesse d'aujourd'hui... Elle n'avait pas l'air de bien comprendre ce qu'il essayait de lui dire. Avec un sourire méprisant, Simhour tapota l'épaule de la vampirette et se redressa.

"Bien entendu," acquiesça-t-il, "rien de vivant - ou du moins de mobile - dans les environs ne peut prétendre constituer une plus mauvaise rencontre que celle que vous venez de faire. Mais je ne suis pas votre ennemi ; comme je vous le dites si bien, je suis là pour protéger les têtes brûlées dans votre genre, que ça me plaise ou non. Dans votre cas, ça ne me plaît pas. Je vous laisserait bien faire comme cela vous chante si mes obligations ne me dictaient pas de vous ramener à la raison..."

Croisant les bras, le vampire eut un léger mouvement de tête qui ramena ses cheveux en arrière. La brise matinale y joua doucement tandis qu'il contemplait le ciel nuageux, les sourcils légèrement froncés, mais continuant sur un ton nonchalant :

"Or, comme je ne le puis, je vous somme une dernière fois de retourner à Elladat dans les plus brefs délais. Et si vous vous obstinez à désobéir, sachez que je ne suis pas du genre à appeler la directrice ou un surveillant pour vous taper sur les doigts."

Maelyan n'écoutait plus depuis déjà un moment, non, elle s'amusait à lire sur les levres uniquement, et bien entendu, s'était fait plaisir en "comprenant" que Sir Simhour lui laissait faire ce qu'elle souhaitait.

Ainsi, une fois de plus, elle salua le vampire, de façon quelque peu abusive, puis s'en retourna marcher dans les ruines sans plus de mot, visitant chaque ruines, les unes apres les autres... qui pouvait elle rencontrer de pire que le gardien...?

C'était maintenant carrément de la provocation, et Simhour n'entendait pas s'en laisser conter par une gamine, même une de ses "compatriotes". Usant d'une rapidité toute vampirique, il dépassa Maelyan et lui barra la route. Il posa sa main sur son épaule.

"Mademoiselle, je vous ai prévenue et si vous pensez que vous pourrez simplement me faire tourner en bourrique en faisant mine de ne pas comprendre mes directives, vous commettez une lourde erreur qui serait votre dernière si je n'avais pas fait la promesse à Lyre de n'ôter la vie à quiconque qui soit sous sa juridiction. Nous retournons à Elladat, dussè-je vous y traîner."

Il serrait l'épaule de Maelyan, histoire de bien lui faire comprendre qu'il n'y avais pas d'échappatoire possible.

Maelyan souriait... d'un sourire rempli d'ironie et de sadisme. Elle ne disait rien, Simhour avait fini de parler, présentement, devant elle,et lui tenaillait l'épaule de façon certainement, à assouplir la jeune vampire... Soit.

- Soyez en sur, c'est avec sympathie que je vous demande de garder vos distances... et d'ainsi, ôter votre main de mon épaule... car, seules mes amies y sont autorisées.

Un regard fût alors partagé. Beaucoup pouvaient pensaient qu'il était ampli de haine... mais non, même pas...

- Ainsi donc vous n'aimez pas ma compagnie... j'en suis attristée au plus profond de moi... si si... pourrais je seulement savoir ce qu'il peut y avoir de pire que de faire votre connaissance ici?

Simhour semblait l'écouter, mais par un petit mouvement d'épaule, Maelyan le rammena à sa première réclame.

Simhour dut soutenir l'étrange regard de la jeune vampire, qui n'était bizarrement pas celui auquel il aurait pu s'attendre de la part de l'une de ces deux pestes. Il devait néanmoins reconnaître que l'autre, la rousse, était beaucoup, beaucoup plus exaspérante, alors que celle-ci... Il pouvait lui accorder le bénéfice du doute. Cela dit, elle s'entêtait à défier son autorité, et même si cela le motivait d'habitude, en l'occurrence, il représentait Lyre, et il avait un travail à accomplir. Il nota distraitement que lui, le grand et flamboyant vampire insoumis, s'écrasait lamentablement sous les pieds d'une mortelle ; décidément, sa perte de puissance l'avait considérablement changé... Il faudrait qu'il remédie à ça. Mais dans l'immédiat, il devait remédier à la présence de mademoiselle vampirette sur son territoire.

Lentement, il fit un pas en arrière, et céda enfin à la demande de son interlocutrice en retirant sa main de son épaule. Ne pouvant évidemment pas se retirer aussi simplement, il ne put s'empêcher, ce faisant, de lui caresser doucement la joue tout en lui adressant un sourire étincelant.

"Quel dommage, ma chère, je vous présente mes excuses... attrister les damoiselles n'est pas dans mes habitudes. Je pourrais fort bien accepter de passer un moment en votre compagnie pour faire plus ample connaissance, mais vous avez exprimé votre réticence à ce sujet ; je me vois donc contraint de remettre cela à plus tard. Quant à ce qu'il y a de pire, eh bien... c'est là que repose tout mon mystère, ce ne serait pas drôle de vous le dévoiler !"

Il lui adressa une révérence emplie d'ironie, tout en lui offrant son bras.

"Alors, me ferez-vous le plaisir de me laisser vous raccompagner à Elladat conformément aux directives de Lyre, qui n'aimerait pas vous voir ici ?"

Ah ! Encore ! Décidément, il n'avait plus que cela à la bouche ; il faudrait VRAIMENT qu'il remédie à tout ça.

Citation :: Ne pouvant évidemment pas se retirer aussi simplement, il ne put s'empêcher, ce faisant, de lui caresser doucement la joue tout en lui adressant un sourire étincelant.

Maelyan recula vigoureusement son visage de la porté du "gardien" pour lequel elle avait presque de la pitié de le voir soumis à ... En ce même temps, sa main se leva repoussant violement, et avec dédain celle de "l'autre".

A sa réplique, elle ne put s'empecher de rire... d'abord doucement,cachant ses lèvres sous sa main, puis...

- Vous devriez peut être revoir votre lexique, car, il me semble vous avoir apperçu avec mon amie pres de la place d'Elvandris... je vous ai vu donc en tout et pour tout, deux fois... or, avez vous, lors de ses rencontres, fait autre choses qu'attrister une demoiselle? Ou peut être, faites vous mal la différence entre demoiselle et seigneur? Que dis je...? Attrister et Amuser?
Cessons... je ne voudrais vous importuner plus longtemps... Quant à ce soit disant mystère, il m'apparaitrait comme ininterressant si il ne devait être cherché...

Simhour, amusé par les réactions de la jeune fille, agita un index en l’air.

« Ah, détrompez-vous, douce demoiselle, je n’avais point pour intention de vous attrister, simplement de rabrouer sans animosité aucune deux jeunes insolentes. Mais allons… Je ne parviendrai pas à vous faire entendre raison, et avant que cette conversation ne s’envenime, il est en effet plus sage d’y mettre un terme. »

Il tendit le bras vers la silhouette d’Elladat, dressée au loin dans la brume matinale.

« Je ne vous retiens pas. Et quand vous reviendrez, prévenez-moi à l’avance, je serai fort heureux de vous faire découvrir mon domaine. »

**Maelyan leva un cil, croisa les bras, toisa Simhour du regard...**

-Marchandons voulez vous? Vous me laissez faire ce que je veux, et si il m'arrive qque chose, je m'arrangerai simplement pour faire savoir à Lyre que vous vous étiez absenté de votre poste pour purger votre peine à l'auberge, cuvant votre vin par la même occasion... Cela vous convient il?

**En disant cela, Mae s'était assie sur un bloc de pierre,faisant bien attention à ne pas plisser sa cape**

- Quant à vous connaitre, commençons maintenant si cela vous interresse, car je ne compte pas passer ma vie à vos pieds...

Voyant Maelyan croiser les bras, Simhour, dans une attitude provocante, la singea et fit de même.

"Marchander ? Cela n'est pas dans mes habitudes. Pas plus que de boire du vin, d'ailleurs. Il n'y a pas de marchandage possible... Mais voilà ce que je vous propose."

Il lui tourna le dos, et, à pas lents, alla s'asseoir sur l'autel. Le regard fixé intensément sur Maelyan, le sourire aux lèvres, il se remit à parler.

"Ces ruines n'ont aucun intérêt, sinon celui de me donner un lieu de retraite quand j'en ai assez d'errer. Si cela vous amuse, explorez-les donc, vous en aurez vite fait le tour. Le seul danger ici, c'est moi ; mais vous avez de la chance, par égard pour notre... "ressemblance", je vous concède pleine liberté en ces lieux. Tout ce que je vous demanderai, c'est d'éviter de parler de moi à vos petits camarades, et même, dans la mesure du possible, leur expliquer qu'il n'y a franchement rien d'intéressant ici - ce qui, si l'on m'oublie, est la vérité. Voyez-vous, la présence d'un vampire pourrait se révéler... dérangeante pour certains."

Simhour se leva de l'autel et regarda longuement le ciel nuageux. Après un moment, il reporta ses yeux sur Maelyan. Les contours de sa silhouette commencèrent à se dissoudre dans la brume.

"Et si vous voulez vraiment faire ma connaissance, vous pourrez revenir une autre fois. Mais pour ce qui est de passer votre vie à mes pieds... Croyez-moi, il vous faudra bien plus qu'une vie. Votre éternité suffira peut-être à peine."

Et après une dernière courbette, il se dissolut entièrement, ne laissant plus que de minces filaments de brume qui s'infiltrèrent sous l'autel et disparurent.