La Garde. Enfin.
Lukas était impressionné partant de prestance et se disait que le poste de son ancienne milice était vraiment un bâtiment de bric et de broc en comparaison à la Garde de Kalinach... Il se sentait vraiment comme un provincial bouseux arrivant à la Capitale. Il se corrigea mentalement: commet pouvait-il se dénigrer ainsi? Il était surtout heureux de cette nouvelle aventure qui lui permettrait de s'épanouir et de progresser. Tout de même un peu inquiet de rencontrer ses nouveaux supérieurs et collègues, il s'alluma une cigarette comme à son habitude, en enflammant le bout de son doigt et en touchant l'extrémité de sa cigarette. La fumée épaisse aux arômes mélangés s'insinua dans ses poumons et ressortit par ses narines. La saveur était épicées et le goût fumé lui restait dans la gorge: un pur plaisir des sens. Il achetait ses cigarettes dans des boutiques d'herboristes, plus exactement il demandait au marchand un mélange spécial d'herbes pour la composition fumigatoire. Mais ces herbes n'étaient en aucun cas hallucinatoires ou autres, il ne prenait rien qui puisse nuire à ses Talents.
Il pénétra donc dans ce lieu tellement grandiose à ses yeux et fut désappointé par tant d'agitation à l'intérieur: une foule se massait, se pressait, courait, se préparait, se séparait, se rejoignait... Il resta quelques instants hébété, fit tomber sa cigarette par terre lorsqu'il ouvrit sa bouche d'étonnement et d'émerveillement, mais se reprit rapidement. Il s'adapterait facilement à tout ceci; ou alors tout ceci s'adapterait à lui, ce qui lui était préférable. Bon, il devait trouver les haut-gradés, afin de s'enrôler. Ils devaient être prévenus de son arrivée, du moins il l'espérait. Il ne voulait demander à personne son chemin, préférant se débrouiller seul. Il s'envola au-dessus du flot humain et repéra des escaliers, il se dirigea vers eux, marchant normalement, en agitant sa canne. Normalement en effet, sauf qu'il se trouvait environ deux mètres au-dessus du sol, ce qui ne semblait choquer personne... Ils devaient être bien trop occupés pour remarquer ce petit élément nouveau et peu commun. Sa personnalité d'artiste fut quelque peu vexé mais il se souvint qu'en province il avait beau être un Illusionniste sans pareil, il n'en serait peut-être pas de même à la Capitale.
Arpentant les couloirs, il espérait rencontrer quelqu'un qui puisse le renseigner... Vu que tous avaient l'air débordé de travail, il ne voulaient pas les ralentir, il finirait par trouver de lui-même. Du moins il l'espérait. D'un autre côté cela ne le fatiguait pas de marcher dans les airs, vu qu'il n'utilisait que sa magie. Comme il en avait une bonne réserve et que ce qu'il faisait actuellement ne lui prenait que très peu de sa réserve, il pouvait tenir bien longtemps. Il arriva enfin au dernier étage, et remarqua plus des dortoirs que des bureaux administratifs. Bizarre... Il redescendit donc, toujours ayant l'espoir de trouver ceux qu'il cherchait. Au pire il irait demander conseil directement dans l'école d'Elladat... Il continua son périple en marchant avec sa canne à deux mètres du sol, au-dessus des allées et venues incessantes. Heureusement que les plafonds étaient haut...