Il était clair que Tristan se sentait bien plus à son aise au sein de la Garde que de l'école d'Elladat.
Pour commencer, la discipline qui régnait dans cette organisation on ne peut plus martiale n'était pas sans rappeler celle à laquelle Tristan lui-même se soumettait dans sa vie quotidienne.
De plus, il y avait clairement moins, si pas du tout, de divergences d'opinion entre les idéaux de la Garde et ceux de Tristan. Il était donc bien plus libre de ses actes. Et c'était sans compter son autorité désormais quasiment officielle sur la garnison qui n'avait presque rien à envier au commandant réel de la caserne.
En effet, il n'y avait pas un officier qui n'était pas satisfait de la façon dont il avait amélioré les capacités de leur équipement. Les soldats, ensuite, avait désormais accès, bien que de façon limité, à un stock d'armement alchimique qui leur permettait une plus grande efficacité et, surtout, leur garantissait une espérance de vie un peu plus étendue. Enfin, les alchimistes, en scientifiques pragmatiques, avaient sans conditions accepté la mainmise du Belmont sur leur département en constatant sa supériorité.
Et il faut dire qu'ils n'avaient pas vraiment les moyens pour s'y opposer.
Ainsi, la position de l'alchimiste était bien ancré dans la hiérarchie et dans les esprits. De telle sorte que personne n'avait élevé d'oppositions quand Tristan avait décidé de s'occuper du budget alloué à la section alchimique. Il ne fallait pas se faire de fausses idées : Tristan mourrait plutôt que de se servir des ses prérogatives à des fins personnelles.
La famille Belmont était loin d'être pauvre. Mais c'est vrai que la chasse aux vampires n'était pas rétribué et que les frais pour la pratique de l'alchimie étaient plutôt élevés. Il s'était donc attribué un salaire.
Néanmoins, il était étonnamment peu élevé pour les services qu'il rendait, d'autant plus que ses capacités de marchandage permettaient finalement au département de faire des économies. Les alchimistes de la Garde, pour compétents qu'ils soient, faisaient preuve d'une naïveté déconcertante en ce qui concernait les matières premières.
Pas Tristan.
Il venait justement de rabrouer à grands cris un marchand peu honnête qui avait cru pouvoir s'en tirer après avoir refourgué une cargaison de platine à la pureté plus douteuse que les intentions d'un Simhour envers un membre de la gent féminine à l'un des coursiers alchimistes. Le pauvre homme n'avait pas encore compris ce qui lui était tombé dessus qu'il déboursait déjà le remboursement de la tractation plus une indemnité sous peine d'être mis sous les verrous.
L'alchimiste était donc maintenant en quête de platine pour remplacer celui qui n'était d'aucune utilité.
Du moins pour ce qu'il comptait en faire à la base. Un métal avec une telle affinité au Cala ne pouvait pas être totalement inutile, même impur. Il trouverait bien quoi en faire.