L'école d'Elladat et sa cité Kalinach . |
| | Une nouvelle | |
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Auteur | Message |
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Tristan Belmont Alchimiste
Race : Humain Elément : Cala Nombre de messages : 428
| Sujet: Re: Une nouvelle Mer 17 Fév - 1:01 | |
| Si quiproquo n'est pas du tout le terme adéquat, je trouve que "différend" ferait l'affaire Et c'est quoi une "perrure" ? | |
| | | Simhour Burningblood Gardien renégat
Race : Vampire (Humain) Poste : Renégat Elément : Naur Nombre de messages : 744
| Sujet: Re: Une nouvelle Mer 17 Fév - 1:29 | |
| Rho, je ne sais pas. L'utilisation de "conflit" était à comprendre dans son sens originel latin, que Nelby nous a gentiment transmis : "choc, heurt". Une interaction entre deux volontés. Voilà... Je propose qu'on arrête de parler de ça parce que ça n'a vraiment pas d'importance - Lyre a écrit:
- La question: cela veut-il dire qu'ils ont raison tous les deux, ou tord tous les deux? Ou bien ce sont-ils entendus grâce à un malentendu ? Je vous laisse y réfléchir.
Je répondrai simplement : LYRE X TRISTAN !!! *runs* Ah, et il va de soi que dans ma parenthèse après l'histoire de Pinkheart, je voulais écrire "cette oeuvre". | |
| | | Tristan Belmont Alchimiste
Race : Humain Elément : Cala Nombre de messages : 428
| Sujet: Re: Une nouvelle Dim 21 Fév - 12:27 | |
| La suite ! La suite ! Elle est mignonne Pachelbel | |
| | | Simhour Burningblood Gardien renégat
Race : Vampire (Humain) Poste : Renégat Elément : Naur Nombre de messages : 744
| Sujet: Re: Une nouvelle Dim 21 Fév - 16:59 | |
| Je suis en train de taper ce qu'on a fait mercredi, mais ce n'est pas la suite : c'est la fin Le milieu arrivera plus tard. Et il faut que je refasse le début aussi. | |
| | | Emeraude Lind
Race : "Alfe " Poste : Maraudeuse Elément : Lind Nombre de messages : 622
| Sujet: Re: Une nouvelle Dim 21 Fév - 21:19 | |
| Simh désolée de ne pas être intervenue avant... faudrait que je change mes habitudes à savoir me réveiller plus tôt 1. Pour le style, comme je n'arrête pas de te le dire, quand je te lis ya toujours les zygomatiques qui travaillent. J'aime beaucoup, mais je vais arrêter mon éloge là, car tout cela, tu le sais déjà. 2. Pour le prénom, Cannon j'aime bien, mais je reprend la remarque de Nelby me semble (dsl si jfais erreur), quitte à faire, traduit le en Allemand : "Kannon". Mais je rajouterai un "e" à la fin, pour donner un ressenti féminin : "Kannone" Contre-argument, je trouve que le "K" alourdi l'appelation. 3. Pour le conflit, perso je te suis simhour, je pense que les garçons, et Lyre, ont une âme de bourrin et puis c'est tout. Si tu veux des synonymes sinon... humm * heurt (mais il a déjà été dit) * dissenssion (mais j'aime moins) * lutte (jpense que ça peut faire pas mal aussi, mais en soit, je ne vois pas en quoi ça changerait quoique ce soit dans l'esprit de nos braves amis ^^) * déchirure (ce qui met plus le côté émotionnel en avant) * épreuve (plus soft) et sinon je réfléchis... | |
| | | Simhour Burningblood Gardien renégat
Race : Vampire (Humain) Poste : Renégat Elément : Naur Nombre de messages : 744
| Sujet: Re: Une nouvelle Dim 21 Fév - 21:38 | |
| Merci de ta participation ! Bon, le nom est toujours un problème, je vois ^^' Kannon, c'est une idée à creuser, après tout, tant pis si ça alourdit, le personnage est un gros robot de deux mètres vingt de haut et presque autant de large... C'est pour la même raison que je suis plutôt réfractaire au "E" final. Sinon il y a toujours Kanon, mais bon, les autres personnages portant ce nom ne sont pas très virils.Continuez à débattre En attendant, voilà la suite, enfin, la fin ! Je la mets en spoiler si vous préférez attendre d'avoir le milieu - Spoiler:
Je pris un moment pour rassembler mon courage et pénétrai dans l’atelier.
Il faisait plus sombre encore qu’à l’extérieur où le soleil était perpétuellement voilé par la pollution, mais c’était une pénombre apaisante, pure, l’obscurité d’un sous-bois peu avant le coucher du soleil. Je progressais dans les couloirs tortueux comme entre les arbres d’une forêt profonde. Les outils et les caisses de matériel disséminés sur le sol rappelaient l’humus et les fougères. Tout avait été laissé comme avant le départ du Professeur. Personne n’avait violé cet ordre chaotique, simple et naturel.
Personne avant moi. A chaque pas qui m’amenait un peu plus loin, je comprenais un peu plus que je n’avais pas ma place ici. Mes larges épaules butaient régulièrement contre les murs avec un vacarme métallique et je trébuchais sur les caisses qui se mettaient en travers de mon chemin. Qui es-tu ? disaient-elles. Pourquoi est-ce que tu reviens ici après tant d’années, dans cet endroit que tu as renié ? Tu ne vois pas que tu n’as pas le droit de troubler la sérénité de ces lieux ? Va t’en d’ici. Va t’en et laisse-la tranquille.
Je continuai pourtant, car je savais que quelque part dans cette sombre forêt, il y avait une clairière. Je n’avais rien oublié, parce que je n’avais pas été conçu pour oublier. Mécaniquement – bien sûr – mes jambes me menaient vers cette destination. Je l’atteignis après un dernier virage. Tout était comme dans mes souvenirs, la poussière en plus : les montagnes d’outils et d’appareils complexes, les entrelacs de câbles qui serpentaient sur le sol, et la grosse machine qui trônait au milieu, reliée à une myriade de fils et de tuyaux. Et, assise dos à la machine, sur une caisse retournée, elle était là. Sa peau blanche luisait dans la pénombre. Elle me regardait.
« Salut, lançai-je avec un entrain mal feint. - Je suis rentrée à la maison, Cannon. - Je sais. - Alors pourquoi est-ce que tu es encore là ? »
Je ne pouvais pas répondre, de peur de ranimer une fois encore cette querelle qui nous déchirait, qui me déchirait. Alors je me contentai de m’approcher d’elle, et je m’agenouillai à ses côtés en étouffant de mon mieux le vacarme de mes deux cents kilos de métal. Elle ne réagit pas. Ses yeux étaient à nouveau plongés dans le vide.
Combien de temps passa tandis que nous restions là, immobiles tous les deux, sans même une respiration pour troubler le silence ?
Quatre heures, une minute et quarante-huit secondes, m’apprit mon horloge interne.
Ensuite, je dis :
« Je vais partir. - Tu ne devrais pas t’en aller. - Et toi, tu ne devrais pas rester ici. - Si. »
Si, bien sûr. C’était exactement ce qu’elle devait faire.
« En tout cas, moi, je n’ai pas reçu l’ordre de rester planté là, déclarai-je avec fermeté. Alors je te le demande une dernière fois : repars avec moi. - Non, Cannon. - Tant pis. »
Et, puisqu’il n’y avait plus rien à dire, je me relevai. Après un regard au visage figé de Pachelbel, je m’enfonçai à nouveau dans le dédale de couloirs ; mais, juste avant de tourner le virage qui aurait dérobé la clairière à ma vue, je m’arrêtai et restai là de longues secondes. Le flingue dans ma poche pesait plusieurs tonnes. Je me remémorai chacune des victimes que j’avais faites à l’aide de cette arme. La moindre donnée qui les concernait était archivée avec soin dans ma mémoire. Toutes étaient des humains, des êtres qui possédaient une vie avant que je ne vienne leur prendre. C’était facile, pour une machine comme moi, de faire couler le sang. Oui… quand il y avait du sang, c’était facile.
Mais je ne pouvais pas me défiler. Il était temps d’en finir avec tout ça.
« Adieu, petite sœur », murmurai-je.
Et, dans un seul mouvement, je dégainai mon arme, me retournai et pointai le canon sur ma cible.
J’entends une détonation. Pourtant, je n’ai pas eu le temps d’appuyer sur la gâchette. C’était couru d’avance : même avec toute mon expérience du combat, même avec les mécaniques puissantes qui animent mes membres, je ne peux pas rivaliser avec les réflexes d’une gynoïde aussi perfectionnée que Pachelbel. Je lâche le pistolet et titube en arrière. La balle n’a eu aucun mal à perforer mon armure pour venir se nicher dans ma poitrine, là où le Professeur a logé toute l’électronique vitale, ma mémoire et mon âme. Je sais déjà que je ne vais pas en réchapper. Là encore, toutes les protections dont je suis pourvu ne font tout simplement pas le poids contre les armes de ma petite sœur.
Je heurte le mur derrière moi. Qu’est-ce que je ressens, là, maintenant ? Des regrets. Une impression de futilité. Une ombre de fierté, aussi, parce que je suis maintenant sûr que ma sœur peut prendre soin d’elle-même et qu’elle n’a pas besoin de moi. Après tout, peut-être que de nous deux, c’est elle qui est le plus adaptée à survivre dans ce monde, qui, de toute façon, n’en vaut pas la peine. Moi, égoïste, je pars devant.
Et puis, petit à petit, je ne ressens plus rien.
Pachelbel baissa lentement le pistolet fumant grand comme son bras. Elle fixa un moment la grande carcasse de métal effondrée dans le couloir, prête à réagir si la menace revenait. Mais ses capteurs étaient formels : toute activité électrique avait cessé dans le corps de l’androïde à la poitrine déchiquetée. Ce n’était plus rien maintenant, même pas une machine. Le combat était fini.
« Assaillant éliminé, murmura Pachelbel. La surveillance continue. »
Elle rangea le pistolet, se rassit sur la caisse devant la machine et resta là, immobile, aux aguets. Il ne fallait pas baisser sa garde, car sa tâche n’était pas terminée.
Pour cette partie, les contraintes étaient les suivantes : - Spoiler:
- Reprendre la comparaison du début en la modifiant pour faire un écho (ici, marais/forêt) - Dialogue entre deux personnages (pas forcément les mêmes qu'au début) - Résolution de la problématique de l'histoire - Séparation entre les deux personnages
Et si vous êtes curieux, voilà la réponse que la prof m'a envoyée quand je lui ai demandé de me rappeler les contraintes générales : - Citation :
- En gros, c'était :
D'abord, choisit dans sa tête un thème ou une problématique qui va se résoudre au cours de l'histoire. 1) description d'une rue en la comparant à quelque chose (utilisation de la comparaison) 2) Introduire un personnage en narration (verbes du mouvement) et le faire avancer vers un endroit en rapport avec un métier précis. 3) le faire dialoguer avec un autre personnage et poursuivre le dialogue dans un conflit qui se résoud par un malentendu. 4) Introduire un souvenir par le biais d'un des personnages 5) (la fin) De nouveau une description de lieu avec la même comparaison légèrement différente avec dialogue de résolution et séparation. Notez que j'avais effectivement mal pigé le coup du métier et qu'il faudra donc que je remanie (quoiqu'elle nous a dit de ne pas suivre les consignes à la lettre si ça nuit à l'histoire, mais bon, on verra). | |
| | | Nelby le Fourbe
Race : Vampire Poste : Gardien de la Forêt Elément : Wethil et Amar Nombre de messages : 457
| Sujet: Re: Une nouvelle Lun 22 Fév - 2:17 | |
| - Spoiler:
J'ai rigolé quand Cannon pointe son canon sur sa soeur. Faut changer le canon, par arme, ou re flingue ou répandeur de mort, ou tueur d'humains, ou pistolet, ou revolver... Passque même si t'as pas écrit Cannon, on y repense.
Et pourquoi il doit la tuer? J'ai pas compris la raison (ptèt expliquée dans le milieu). Et puis Pachelbel a ordre de protéger l'atelier des intrus, donc si elle se fait tirer dessus, c'est elle et non l'atelier qui est en danger. A moins qu'elle ne soit associée à l'atelier. Et quand bien même, elle a laissé rentrer un intrus (vu qu'elle l'a tué) qui a plus ou moins chamboulé l'intérieur de l'atelier. La menace est éliminée mais elle n'a pas respectée l'ordre au pied de la lettre. Elle aurait du le supprimer au moment même où il était rentré. Mais bon, ça limite la fin. "Cannon rentre dans l'atelier, et se fait descendre. FIN."
J'ai pas fait gaffe au consignes par contre.
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| | | Simhour Burningblood Gardien renégat
Race : Vampire (Humain) Poste : Renégat Elément : Naur Nombre de messages : 744
| Sujet: Re: Une nouvelle Lun 22 Fév - 12:18 | |
| - Spoiler:
Ben, c'était voulu, le coup du canon. Et c'est bien que tu aies fait le rapprochement. A la base, son nom même n'est pas innocent (quelle que soit l'orthographe ). Ca fait partie de la construction du personnage, son incertitude quant à son moi profond (suis-je un être vivant ou une machine ?), la déstructuration du mythe capitaliste, etc... Pourquoi il doit la tuer... J'hésite à expliquer, je préfère que chacun ait sa propre interprétation, je n'impose rien Enfin, pour ce qui est de l'ordre de Pachelbel, il faut garder en tête que, pour le raisonnement robotique de Pachelbel, Cannon n'était techniquement pas un intrus. Il avait le droit d'être dans l'atelier ; et même, selon elle, c'est là qu'il aurait dû être (elle ne comprend pas comment un androïde peut abandonner son créateur). A partir du moment où il a sorti son arme, son statut est passé à celui d'assaillant, et l'ordre de repousser les assaillants avait priorité sur tout le reste. Pour finir, il est normal qu'elle se défende, ça fait partie de sa mission de protection : puisqu'elle surveille l'atelier, les agresseurs devront lui passer sur le corps pour s'en emparer
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| | | Tristan Belmont Alchimiste
Race : Humain Elément : Cala Nombre de messages : 428
| Sujet: Re: Une nouvelle Lun 22 Fév - 13:32 | |
| J'aime beaucoup la fin. Je dirais que c'est dans la logique de la chose. Et le désintérêt de Pachelbel pour la carcasse de son "frère" est tout à fait poignant. Donc Lee* Personnellement, le "canon" ne m'a pas choqué Cette phrase beaucoup plus : - Citation :
- mais c’était une pénombre apaisante, pure, l’obscurité d’un sous-bois peu avant le coucher du soleil.
De un, la pénombre "pure", je trouve ça bizarre. De deux, un sous-bois avant le coucher du soleil, ça veut dire qu'il va pas tarder à faire nuit. Et la forêt la nuit n'est pas, dans l'imaginaire, l'exemple type de l'environnement "apaisant" Pour le nom, je le dis et le répète : pour moi, le mieux, c'est Cannon. Cela dit, Kannon n'est pas mal non plus. Mais je trouve que ça fait déjà plus féminin Enfin, elle est mignonne Pachelbel !
Dernière édition par Tristan Belmont le Lun 22 Fév - 21:11, édité 1 fois | |
| | | Simhour Burningblood Gardien renégat
Race : Vampire (Humain) Poste : Renégat Elément : Naur Nombre de messages : 744
| Sujet: Re: Une nouvelle Lun 22 Fév - 14:01 | |
| T'as du mal avec les tags de citation ? O_o "Pure" par opposition à la saleté du début. Quant à la forêt nocturne, c'est une question de sensibilité je pense... Dans mon esprit, tant le sous-bois que le coucher du soleil conjurent une impression de calme, mais peut-être que ce n'est que moi. J'aime bien les forêts la nuit, en tout cas (non que je m'y balade souvent, hein... c'est juste l'image qui me plaît ) Pour le nom, je pense qu'il vaut mieux garder Cannon de peur de diluer le rapprochement avec l'arme. | |
| | | Tristan Belmont Alchimiste
Race : Humain Elément : Cala Nombre de messages : 428
| Sujet: Re: Une nouvelle Lun 22 Fév - 21:18 | |
| Merci, voilà qui est modifié Sinon, je pense que "pure" est ici maladroit. J'ai "propre", "immaculé" ou "aseptisé" qui me viennent à l'esprit, mais je n'en suis pas convaincu non plus :s Et les forêts la nuit, disons que ça dépend. Disons que la Lothlorien, par exemple, ça doit être assez calme. Mais une forêt lambda, la nuit, t'as des bruits dans les fougères, tu vois pas où tu marches parce que la faible clarté de la lune ne perce pas les feuillages, et les prédateurs sont de sortie. Bref, c'est la merde Et c'est cette image qui prédomine dans l'imaginaire collectif. Ainsi, même sur moi qui suis un grand amateur de forêts, ta comparaison n'a pas laissé la bonne impression | |
| | | Simhour Burningblood Gardien renégat
Race : Vampire (Humain) Poste : Renégat Elément : Naur Nombre de messages : 744
| Sujet: Re: Une nouvelle Mar 23 Fév - 2:24 | |
| Mouarf, c'est peut-être une question de termes utilisés... "Sous-bois" n'a pas toujours une connotation positive, il est vrai...
Il faut que je fasse attention, parce que c'est un passage important et que je me suis efforcé de créer une forêt qui soit sereine, mais en même temps qui rejette Cannon. J'ai séparé ces deux attitudes contradictoires en deux paragraphes, mais il faut que le premier des deux soit indéniablement positif pour faire écho au marécage du début...
Qu'en disent les autres ? | |
| | | Lyre de Vertus Professeur d'air
Race : Anshog. Poste : Professeur d'air & Directrice d'Elladat. Elément : Lind Nombre de messages : 762
| Sujet: Re: Une nouvelle Ven 26 Fév - 16:55 | |
| [quote="Emeraude] 3. Pour le conflit, perso je te suis simhour, je pense que les garçons, et Lyre, ont une âme de bourrin et puis c'est tout. [/quote] T'as failli me classer dans les garçons, avoue ? xD JE SUIS UNE BOURRINE ET JE VOUS EMMERDE ! Conflit : Choc, heurt se produisant lorsque des éléments, des forces antagonistes entrent en contact et cherchent à s'évincer réciproquement.Pis conflit ça désigne aussi guerre et lutte armée! Fallait pas dire conflit! Hmf. - Simhour Burningblood a écrit:
- Bon, le nom est toujours un problème, je vois ^^'
Moi j'veux deux nn. Après, faîtes comme vous voultes! Sinon? J'ai pas lu pourquoi ? xD
Dernière édition par Lyre de Vertus le Ven 26 Fév - 20:27, édité 1 fois | |
| | | Tristan Belmont Alchimiste
Race : Humain Elément : Cala Nombre de messages : 428
| Sujet: Re: Une nouvelle Ven 26 Fév - 18:11 | |
| Bourrine amatrice tout au plus | |
| | | Emeraude Lind
Race : "Alfe " Poste : Maraudeuse Elément : Lind Nombre de messages : 622
| Sujet: Re: Une nouvelle Sam 27 Fév - 16:33 | |
| Lyre > ah bah non, je te voyais plutôt comme une tite princesse sur ses hauts talons aiguilles.
Sinon, non, tu te trompes ^^
Simhour> sur le coup de la forêt, je suis (du verbe suivre ^^ ) Tristan. | |
| | | Simhour Burningblood Gardien renégat
Race : Vampire (Humain) Poste : Renégat Elément : Naur Nombre de messages : 744
| Sujet: Re: Une nouvelle Dim 28 Fév - 0:31 | |
| Vous m'emmerdez, maintenant je vais devoir retravailler ce passage quim'a déjà donné des maux de tête En attendant, j'ai repris le début. Finalement, j'ai décidé de ne rien changer au niveau du déroulement ; j'ai même gardé les récupérateurs qui étaient pourtant un ajout tardif et réticent, parce qu'en fait je les aime bien, et je vais avoir besoin d'eux... Et donc, j'ai fait de l'atelier ce "lieu en rapport avec un métier" et j'ai ajouté un paragraphe (le troisième) dans ce sens. Dites-moi si ça ne tranche pas trop avec le reste, parce que c'est le danger quand on rajoute des trucs dans un texte déjà structuré. J'ai aussi coupé le premier paragraphe en deux parce qu'il s'y prêtait et que ça faisait lourd à la lecture, mais là je ne pense pas qu'il y ait grand chose à dire - Spoiler:
Autrefois, la cité avait été un pôle d’activités, un endroit où les humains se rassemblaient, échangeaient, commerçaient, s’entretuaient parfois, mais toujours selon les bonnes règles de la société. Maintenant ? Un marécage. Et encore, en étant sympa. Avec les flaques nauséabondes qui clapotaient sous mes grosses pattes de métal, les vapeurs délétères qui s’échappaient des égouts à l’abandon et toute une série de bâtiments délabrés en guise de sinistre canopée, la rue tenait plus d’un sous-bois inondé que d’un endroit où des gens avaient vécu – ou alors, pas des gens propres. Je n’avais pas été pourvu de système olfactif par mon concepteur, mais je pouvais déduire assez facilement que l’odeur aurait suffi à abattre un âne. Littéralement.
Pas étonnant que la population de chair et de sang ait plié bagage depuis belle lurette. Il n’y avait plus grand monde pour traîner dans le coin : ceux qui rôdaient encore là malgré les miasmes nocifs étaient les récupérateurs, des ombres d’humains qui, pour survivre, n’avaient pas d’autre choix que de s’aventurer à la surface avec des masques à gaz bricolés pour glaner dans les ordures quelque pièce de choix à retaper ou à revendre. On en voyait partout qui traînaient dans des endroits où les gens normaux n’auraient même pas songé à poser l’orteil. Les politiciens réfugiés dans les nouvelles métropoles en profondeur avaient commencé par les dénoncer, les appeler la lie de l’humanité, pour ce qu’il en restait, mais ils avaient arrêté quand ils s’étaient rendu compte que les récupérateurs, avec toutes les matières premières qu’ils ramenaient, étaient maintenant à la base de l’économie. Bien sûr, la plupart mouraient avant l’âge de trente ans, mais ça, au moins, c’était une ressource renouvelable.
Et puis il y avait moi, bien sûr, le seul androïde assez crétin pour braver la surface et ses charognards sans y être obligé. Rectification – il y avait moi et ma petite sœur, celle que j’étais venu chercher. Je n’étais plus très loin ; en fait, je voyais déjà le bâtiment gris où je pensait la trouver se profiler au bout de la rue, entre deux autres bâtiments gris. L’atelier de conception et d’assemblage d’humanoïdes robotisés. Autrefois un édifice prestigieux où allaient et venaient les ingénieurs comme une colonne de fourmis, avec le propriétaire des lieux, notre père, qu’on appelait simplement le Professeur, à la place de la reine ; maintenant, un taudis de plus dans le cloaque.
Pachelbel se tenait devant la porte, de l’autre côté d’une mare d’immondices qui s’étendait sur toute la largeur de la chaussée...
... etc etc. | |
| | | Tristan Belmont Alchimiste
Race : Humain Elément : Cala Nombre de messages : 428
| Sujet: Re: Une nouvelle Dim 28 Fév - 11:55 | |
| Pour tout te dire, j'ai dû me faire violence pour voir ce qui avait changé Donc, non, ça ne tranche pas sur le reste. | |
| | | Simhour Burningblood Gardien renégat
Race : Vampire (Humain) Poste : Renégat Elément : Naur Nombre de messages : 744
| Sujet: Re: Une nouvelle Mar 23 Mar - 18:21 | |
| Bon voilà, j'ai fini ! J'ai changé deux ou trois trucs, rajouté une précision par-ci par-là ; les motivés peuvent tout relire pour me donner un avis global. Sinon, j'ai mis en bleu ce qu'il y a de complètement nouveau (le milieu donc). Notez aussi que j'ai fait de mon mieux pour adoucir la comparaison avec la forêt nocturne et la présenter sous un jour positif (notamment en faisant tomber des mots comme "sous-bois" et "obscurité" qui peuvent évoquer des images négatives), mais comme cette comparaison est importante, je ne peux pas la supprimer totalement ! - Spoiler:
Autrefois, la cité avait été un pôle d’activités, un endroit où les humains se rassemblaient, échangeaient, commerçaient, s’entretuaient parfois, mais toujours selon les bonnes règles de la société. Maintenant ? Un marécage. Et encore, en étant sympa. Avec les flaques nauséabondes qui clapotaient sous mes grosses pattes de métal, les vapeurs délétères qui s’échappaient des égouts à l’abandon et toute une série de bâtiments délabrés en guise de sinistre canopée, la rue tenait plus d’un sous-bois inondé que d’un endroit où des gens avaient vécu – ou alors, pas des gens propres. Je n’avais pas été pourvu de système olfactif par mon concepteur, mais je pouvais déduire assez facilement que l’odeur aurait suffi à abattre un âne. Littéralement.
Pas étonnant que la population de chair et de sang ait plié bagage depuis belle lurette. Il n’y avait plus grand monde pour traîner dans le coin : ceux qui rôdaient encore là malgré les miasmes nocifs étaient les récupérateurs, des ombres d’humains qui, pour survivre, n’avaient pas d’autre choix que de s’aventurer à la surface avec des masques à gaz bricolés pour glaner dans les ordures quelque pièce de choix à retaper ou à revendre. On en voyait partout qui traînaient dans des endroits où les gens normaux n’auraient même pas songé à poser l’orteil. Les politiciens réfugiés dans les nouvelles métropoles en profondeur avaient commencé par les dénoncer, les appeler la lie de l’humanité, pour ce qu’il en restait, mais ils avaient arrêté quand ils s’étaient rendu compte que les récupérateurs, avec toutes les matières premières qu’ils ramenaient, étaient maintenant à la base de l’économie. Bien sûr, la plupart mouraient avant l’âge de trente ans, mais ça, au moins, c’était une ressource renouvelable.
Et puis il y avait moi, bien sûr, le seul androïde assez crétin pour braver la surface et ses charognards sans y être obligé. Rectification – il y avait moi et ma petite sœur, celle que j’étais venu chercher. Je n’étais plus très loin ; en fait, je voyais déjà le bâtiment gris où je pensait la trouver se profiler au bout de la rue, entre deux autres bâtiments gris. L’atelier de conception et d’assemblage d’humanoïdes robotisés. Autrefois un édifice prestigieux où allaient et venaient les ingénieurs comme une colonne de fourmis, avec le propriétaire des lieux, notre père, qu’on appelait simplement le Professeur, à la place de la reine ; maintenant, un taudis de plus dans le cloaque.
Pachelbel se tenait devant la porte, de l’autre côté d’une mare d’immondices qui s’étendait sur toute la largeur de la chaussée. Elle n’avait pas bougé depuis la veille, comme prévu, et elle n’allait sans doute pas bouger aujourd’hui non plus, mais ça ne coûtait rien d’essayer. Quand je voulus m’avancer, mon premier pas dans la mer huileuse qui nous séparait fit un bruit tel – c’était plus profond que ce que j’avais supposé – que Pachelbel tourna immédiatement la tête vers moi. Je me figeai, là, un pied dans les ordures, aussi digne qu’un grand frère peut espérer l’être dans une situation pareille.
« Cannon, constata-t-elle. Tu es revenu. Je t’ai dit que ce n’était pas la peine. »
Aussi aimable que d’habitude, la frangine. Sans lui laisser voir le pincement au cœur que m’infligeait son indifférence, je me mis à patauger dignement dans la flaque puante. Penser à traiter et désinfecter la cuirasse extérieure en revenant.
« Je n’allais pas te laisser seule dans cet endroit pourri », lui lançai-je bravement, tel un courageux chevalier du Moyen-Âge. Un chevalier à l’armure électronique et maculée de merde, mais le cœur y était certainement.
Arrivé près d’elle, je passai quelques instants à la contempler, plein d’amour fraternel, et elle me rendit mon regard, pleine de désintérêt total. Je souffrais de la voir coincée ici, dans ce décor gris et dégueulasse : si ma grande carcasse noire enveloppée dans un vieux manteau de cuir fatigué n’y détonnait pas le moins du monde, on ne pouvait en dire autant de la silhouette frêle et blanche de Pachelbel. Notre père m’avait doté de l’apparence la plus impressionnante, la plus intimidante, et il avait donné la pureté et la délicatesse à ma sœur. Et pourtant, c’était elle qui me tenait en échec et qui m’imposait sa loi. Impossible de ne pas voir l’ironie.
Elle attendait ici – exactement ici, au centimètre près – depuis maintenant deux mois. Perdue, incapable de se mouvoir, comme un pauvre oisillon tombé du nid et qui, ne sachant pas voler, attend que sa mère vienne l’y ramener. Oui, en y réfléchissant, c’était exactement ça. Sans les plumes et les ailes, évidemment.
« Être seule ne pose pas de problème, dit Pachelbel, égale. Il n’y a pas de menace directe dans les environs à part les récupérateurs, et l’armement dont je suis équipée suffirait largement à les tenir en respect. Ils le savent. L’atelier ne court aucun danger. - Je me fous de l’atelier. Cela fait plus de trente jours que le Professeur est parti. Ce n’est plus la peine de l’attendre. - L’ordre qu’il m’a donné s’étendait jusqu’à son retour, répliqua Pachelbel. - Il n’y aura pas de retour ! Il est mort, tu comprends ? Il est sûrement en train de pourrir dans une ruelle quelque part. Tu vois toutes ces ordures ? Tu vois les rats morts qui flottent dans les flaques ? Il est avec eux, maintenant. Pour toujours. - Tu ne m’as toujours pas exposé la raison de ta visite, Cannon. - Je suis venu te donner un ultimatum. Je veux que tu rentres à la maison avant demain soir. Sinon, je viens te chercher et je te ramène par la force. C’est compris ? - D’accord. »
Une réponse claire, nette et totalement inattendue. Je regardai Pachelbel avec stupéfaction. Elle n’avait pas changé d’expression : toujours le même visage calme et sans émotion.
« Vraiment d’accord ? - Oui. Tu peux y aller maintenant. Je rentrerai bientôt. - Dans ce cas, je pars devant. Merci, Pachelbel. »
Je la saluai de la main et tournai les talons, le cœur animé de sentiments conflictuels. J’étais soulagé, bien sûr, mais une partie de moi cherchait encore à comprendre ce qui venait de se passer. Après un tel acharnement à rester ici jusqu’au retour du Professeur, elle allait accepter sans plus de difficulté de partir avec moi ? J’avais du mal à y croire, mais j’étais le mieux placé pour savoir qu’elle ne connaissait pas le mensonge. Je pouvais simplement supposer que mes arguments avaient fini par trouver une faille dans sa programmation. Peut-être qu’elle avait reçu une interdiction absolue d’entrer en conflit avec moi – heureusement pour moi, d’ailleurs – et que ma menace avait ainsi outrepassé l’ordre de protection donné par le Professeur. Ou quelque chose comme ça. Je n’en savais rien. Mais la perspective de retrouver enfin Pachelbel, ça, ça me rendait heureux ; c’était la seule chose, peut-être, qui pouvait encore me donner la motivation pour continuer.
Ca n’avait pas toujours été comme ça. Il y avait eu un temps où travailler pour le Professeur me suffisait. A l’époque où Pachelbel n’était pas encore née. Cet homme était alors tout pour moi : il m’avait construit un corps et il avait même réussi à me donner une âme, selon un procédé qu’il avait jalousement gardé secret, ce qui lui avait attiré pas mal d’ennemis. Et c’était parce que j’avais cette âme que je m’étais senti si curieux et si excité le jour où il était venu me trouver pour me dire :
« Viens voir, Cannon. Tu vas avoir une petite sœur. »
Je l’avais suivi jusque dans l’atelier, et là, au sein d’une immense machine dressée comme un monolithe au milieu des câbles et des tuyaux en fer, je l’avais vue : une toute petite forme, si douce et délicate, si étrangement humaine. Je me souviens de l’émerveillement qui s’était alors emparé de moi.
« Elle n’est pas encore terminée, comme tu peux le voir, disait le Professeur qui papillonnait autour d’elle. Oh, on dirait un ange endormi comme ça, n’est-ce pas ? Elle est beaucoup trop belle pour ce monde de brutes… J’aurais presque envie de lui donner une paire d’ailes pour lui permettre de s’envoler loin de tout ça… Est-ce que ça serait de trop, à ton avis ? - Oui, Professeur. Ca serait de trop. Elle est déjà parfaite. »
J’étais sincère. Elle n’avait rien d’un mastodonte d’acier comme moi. Certes, on ne pouvait pas non plus la confondre avec une humaine de chair et de sang, mais c’était parce que la pureté de ses traits ne pouvait avoir été créée que par la main d’un artiste, comme un cristal taillé. Le Professeur s’était réellement surpassé.
« Tu as raison, avait-il soupiré. C’est déjà mon chef-d’œuvre. Je vais plutôt m’employer à lui faire don d’un esprit aussi acéré que le tien. J’espère que vous serez heureux tous les deux, quand je ne serai plus là pour veiller sur vous, mes enfants. »
Mais le Professeur n’avait jamais terminé son œuvre. Les années s’écoulaient, Pachelbel était devenue une parfaite petite gynoïde mais n’avait toujours pas reçu son âme. Le Professeur ne cessait de remettre la tâche à plus tard, car il se montrait de plus en plus obsédé par la sécurité à mesure que ses détracteurs, tant ceux qui voulaient s’approprier ses secrets que les moralistes qui jugeaient mauvais d’attribuer un esprit humain à un être artificiel, se faisaient plus nombreux. Au lieu d’une âme, elle reçut un assortiment d’armes en tout genre pour protéger son créateur, et la petite colombe se mua en parfaite machine de guerre. Moi aussi, je fus agrémenté de plusieurs instruments de mort dernier cri, qui devaient me servir à vaincre dans un monde qui sombrait peu à peu dans la folie et la violence. Nous n’étions plus frère et sœur, juste deux machines faites pour combattre et pour tuer. Et pour défendre le Professeur, nous combattions et nous tuions.
Elle ne ressentait encore aucune émotion, mais je l’aimais quand même, Pachelbel, parce que c’est ce qu’un frère doit ressentir pour sa sœur, et je pressais sans arrêt le Professeur de terminer enfin son âme, pour qu’elle puisse vivre et soit heureuse avec moi. La réponse était toujours « plus tard ».
Et, aujourd’hui, il n’était plus là pour veiller sur nous. Deux mois plus tôt, il avait quitté précipitamment l’atelier en surface qu’il n’utilisait presque plus, en nous ordonnant au passage de monter la garde ; puis il avait claqué la porte et était parti en courant dans la nuit. Il n’était jamais revenu, et j’avais décidé de quitter l’atelier et de me reconvertir en mercenaire, puisque, grâce aux armes qu’il m’avait données, c’était ce que je faisais de mieux ; mais Pachelbel, son chef-d’œuvre absolu qu’il n’avait jamais pu et ne pourrait jamais terminer, restait toujours fidèle au poste malgré mes supplications…
Alors, j’entendis le grondement de métal derrière moi.
Tiré de mes pensées, je me retournai lentement, sachant très bien ce que j’allais voir et ne voulant pas le voir.
La lourde porte coulissante de l’atelier était fermée. Pachelbel avait disparu. Non : elle était « rentrée à la maison ». La maison… Je me maudis. Voilà donc la fameuse faille dans sa programmation d’une logique à toute épreuve, ou plutôt dans mon esprit trop humain, trop capable de nier l’évidence. Pachelbel ne m’avait pas menti en disant qu’elle allait rentrer : c’était moi qui avais fait l’erreur de penser qu’elle viendrait avec moi dans notre repaire sous la surface. Pour elle, la « maison » avait toujours été cet atelier où elle était née, l’endroit que le Professeur lui avait demandé de protéger coûte que coûte. Elle avait accepté de rentrer au lieu de rester plantée dans la rue parce que ça n’entrait pas en conflit avec l’ordre du Professeur, tant qu’elle restait dans l’atelier. Elle m’avait obéi ; elle avait fermé la porte ; moi, j’étais dehors, stupide et misérable.
Je courus vers la porte d’acier et enfonçai brutalement ma carte d’accès dans la fente prévue à cet effet, mais l’appareil me répondit par un grésillement méprisant. Evidemment, même s’il était encore en état de marche, je ne faisais plus partie depuis longtemps des personnes autorisées à entrer. Alors je me mis à frapper, à hurler, mais rien n’y fit. L’écho caverneux de mes coups s’évanouit sans le moindre résultat. Pachelbel était déjà trop loin, ou alors elle m’ignorait complètement. A tout hasard, pourtant, je continuai à frapper, encore et encore, et sans plus de succès. Même pas une rayure sur la porte. J’avais participé à sa conception, et je savais qu’il faudrait plus que ça pour l’abattre. Je ne pouvais rien faire.
Je laissai tomber ma tête sur le blindage, qui rendit un son creux et métallique. Réfléchir. Mes options étaient limitées. Abandonner, ou me procurer une dose d’explosifs suffisante pour faire sauter la porte, et tout le quartier avec. J’étais déjà en train de me demander si les dommages collatéraux étaient acceptables. Victimes potentielles : les charognards qui rôdaient dans le coin. Et Pachelbel. Merde. Je ne pouvais pas prendre ce risque, pas avant d’avoir tout essayé pour la sauver.
« Il veut entrer, hein ? Il veut aller voir la demoiselle ? »
La voix moqueuse venait de ma droite. Je pivotai dans cette direction en me saisissant du pistolet qui dormait dans la poche de mon manteau. En face de moi, tout rachitique devant la gueule béante de mon arme, un sac rempli de déchets à revendre en bandoulière, il y avait un récupérateur goguenard. Ses petits yeux brillants me fixaient. Il n’avait pas l’air impressionné par ma stature, ni par le flingue qui menaçait de lui faire sauter la tête à tout instant. C’était compréhensible : l’enfer où je pouvais l’envoyer d’une simple pression sur la gâchette n’était certainement pas pire que celui où il vivait au quotidien. Je ne baissai pas mon arme pour autant.
« Qu’est-ce que tu me veux ? Tu n’as pas une poubelle à fouiller ? - Je suis juste là pour t’aider », répondit-il, et ses yeux se mirent à briller de plus belle. « Je connais tout par ici et je sais comment ouvrir la porte. - Admettons. Pourquoi est-ce que tu m’aiderais ? - Pour l’argent. Toi, le robot, tu veux entrer mais tu ne peux pas. Moi, je peux, mais je ne veux pas. Ce que je veux, c’est de l’argent. - Et si je décidais de t’arracher ton secret de force et de ne rien payer ? proposai-je. Je suis un mercenaire. J’ai déjà tué plus de sacs de chair que tu n’as chopé de maladies dans toute ta vie. - N’ai pas peur de mourir. - Je m’en doute. Mais je pense que je pourrais aussi te faire souffrir sans te tuer, assez longtemps pour que tu craques et que tu me dises ce que je veux savoir. - Tu ne le feras pas, répliqua le charognard avec un immonde sourire. C’est pas ton genre. - Qu’est-ce que tu en sais ? - Certains d’entre nous ont bossé avec le Professeur à l’époque où il n’avait pas encore disparu dans un caniveau. Je sais qui tu es, Cannon. Je sais aussi que le vieux ne t’a pas programmé pour faire souffrir les gens. Toi et ta sœur, vous savez juste tuer, et la soi-disant âme que tu as reçue n’y change rien. Vous êtes des armes et rien d’autre. »
Calme-toi, Cannon, me dis-je. Il se croit supérieur parce qu’il a du sang dans les veines, mais ici, c’est toi le plus fort. Montre-lui.
Je rangeai le pistolet dans ma poche et repris, faussement désinvolte :
« Oui, c’est pour ça qu’on m’a créé et je continue à jouer ce rôle aujourd’hui. Ca vaut toujours mieux qu’un ex-ingénieur réduit à nager dans les ordures, hein ? »
Le visage du charognard s’assombrit, mais il ne chercha pas le conflit. Il devait vraiment vouloir mes quelques piécettes. Gagné.
« Tu veux que je t’aide ou pas ? cracha-t-il. - Vas-y toujours. Montre-moi ce que tu peux faire et je verrai ce que je peux te donner. »
Il me fit signe de le suivre. Je m’enfonçai avec lui dans un réseau de ruelles plus sombres et plus étouffantes encore que la rue principale, comme les entrailles d’un grand animal noyé dans l’eau putride du marais, mais l’ingénieur, en bon parasite, n’avait aucun mal à s’y retrouver. Il se faufilait entre les ordures, les rats morts et les flaques répugnantes avec une facilité qui tenait presque de l’instinct. Et puis, au bout d’un moment, à un croisement qui n’avait rien de différent avec ceux que nous venions de dépasser, il bifurqua brusquement dans une impasse minuscule. Je le regardai farfouiller un moment dans un vieux conteneur en métal. Quand il en ressortit, il brandissait triomphalement un appareil pas plus grand que sa main.
« Qu’est-ce que c’est ? - Un truc que j’ai bidouillé en cachette à l’époque où je me surestimais. Quand je pensais être plus fort que le Professeur et que je voulais le prouver en m’emparant de ses secrets. Ce bidule peut remplacer n’importe quelle carte d’accès. - Si ça marche, pourquoi est-ce que tu ne t’en es jamais servi ? - Parce que j’étais jeune et bête, grimaça-t-il. J’ai fini par comprendre que la porte n’était rien. La vraie défense de l’atelier, c’était les chiens de garde… Pachelbel et toi. »
Je m’abstins de continuer sur ce sujet et le fis taire en lui tendant une liasse de billets aux reflets métalliques. En réponse, il me gratifia de nouveau de son sourire purulent et me donna son appareil. Ca valait le coup d’essayer.
Nous nous séparâmes sans rien ajouter et je retournai devant la porte de l’atelier. L’appareil s’introduisit sans mal dans la fente et j’actionnai l’interrupteur qui devait pirater la protection. Une fois encore, j’obtins un grésillement inquiétant et je crus pendant un moment que le charognard avait raconté n’importe quoi ; mais le bruit s’arrêta d’un coup et la porte d’acier coulissa docilement, ouvrant une gueule béante sur l’obscurité. L’ex-ingénieur ne s’était pas moqué de moi. Puisse-t-il faire bon usage de mes billets et ne plus jamais montrer sa tronche devant moi.
C’était l’instant de vérité, maintenant. La dernière tentative. Je pris un moment pour rassembler mon courage et pénétrai dans l’atelier.
Il faisait sombre, mais moins qu’à l’extérieur où le soleil était perpétuellement voilé par la pollution ; c’était une pénombre apaisante, pure, la lumière d’un crépuscule tamisée par le feuillage d’un bosquet. Je progressais dans les couloirs tortueux comme entre les arbres d’une forêt profonde, les outils et les caisses de matériel disséminés sur le sol en guise d’humus et de fougères. Tout avait été laissé comme avant le départ du Professeur. Personne n’avait violé cet ordre chaotique, simple et naturel.
Personne avant moi. A chaque pas qui m’amenait un peu plus loin, je comprenais un peu plus que je n’avais pas ma place ici. Mes larges épaules butaient régulièrement contre les murs avec un vacarme métallique et je trébuchais sur les caisses qui se mettaient en travers de mon chemin. Qui es-tu ? disaient-elles. Pourquoi est-ce que tu reviens ici après tant d’années, dans cet endroit que tu as renié ? Tu ne vois pas que tu n’as pas le droit de troubler la sérénité de ces lieux ? Va t’en d’ici. Va t’en et laisse-la tranquille.
Je continuai pourtant, car je savais que quelque part dans cette sombre forêt, il y avait une clairière. Je n’avais rien oublié, parce que je n’avais pas été conçu pour oublier. Mécaniquement – bien sûr – mes jambes me menaient vers cette destination. Je l’atteignis après un dernier virage. Tout était comme dans mes souvenirs, la poussière en plus : les montagnes d’outils et d’appareils complexes, les entrelacs de câbles qui serpentaient sur le sol, et la grosse machine qui trônait toujours au milieu de tout, attachée à une masse sombre et luisante de fils et de tuyaux. Et, assise dos à la machine, sur une caisse retournée, elle était là. Sa peau blanche luisait dans la pénombre. Elle me regardait.
« Salut, lançai-je avec un entrain mal feint. - Je suis rentrée à la maison, Cannon. - Je sais. - Alors pourquoi est-ce que tu es encore là ? »
Je ne pouvais pas répondre, de peur de ranimer une fois encore cette querelle qui nous déchirait, qui me déchirait. Alors je me contentai de m’approcher d’elle, et je m’agenouillai à ses côtés en étouffant de mon mieux le vacarme de mes deux cents kilos de métal. Elle ne réagit pas. Ses yeux étaient à nouveau plongés dans le vide.
Combien de temps passa tandis que nous restions là, immobiles tous les deux, sans même une respiration pour troubler le silence ?
Quatre heures, une minute et quarante-huit secondes, m’apprit mon horloge interne.
Ensuite, je dis :
« Je vais partir. - Tu ne devrais pas t’en aller. - Et toi, tu ne devrais pas rester ici. - Si. »
Si, bien sûr. C’était exactement ce qu’elle devait faire.
« En tout cas, moi, je n’ai pas reçu l’ordre de rester planté là, déclarai-je avec fermeté. Alors je te le demande une dernière fois : repars avec moi. - Non, Cannon. - Tant pis. »
Et, puisqu’il n’y avait plus rien à dire, je me relevai. Après un regard au visage figé de Pachelbel, je m’enfonçai à nouveau dans le dédale de couloirs ; mais, juste avant de tourner le virage qui aurait dérobé la clairière à ma vue, je m’arrêtai et restai là de longues secondes. Le flingue dans ma poche pesait plusieurs tonnes. Je me remémorai chacune des victimes que j’avais faites à l’aide de cette arme. La moindre donnée qui les concernait était archivée avec soin dans ma mémoire. Toutes étaient des humains, des êtres qui possédaient une vie avant que je ne vienne leur prendre. C’était facile, pour une machine comme moi, de faire couler le sang. Oui… quand il y avait du sang, c’était facile.
Mais je ne pouvais pas me défiler. Il était temps d’en finir avec tout ça.
« Adieu, petite sœur », murmurai-je.
Et, dans un seul mouvement, je dégainai mon arme, me retournai et pointai le canon sur ma cible.
J’entends une détonation. Pourtant, je n’ai pas eu le temps d’appuyer sur la gâchette. C’était couru d’avance : même avec toute mon expérience du combat, même avec les mécaniques puissantes qui animent mes membres, je ne peux pas rivaliser avec les réflexes d’une gynoïde aussi perfectionnée que Pachelbel. Je lâche le pistolet et titube en arrière. La balle n’a eu aucun mal à perforer mon armure pour venir se nicher dans ma poitrine, là où le Professeur a logé toute l’électronique vitale, ma mémoire et mon âme. Je sais déjà que je ne vais pas en réchapper. Là encore, toutes les protections dont je suis pourvu ne font tout simplement pas le poids contre les armes de ma petite sœur.
Je heurte le mur derrière moi. Qu’est-ce que je ressens, là, maintenant ? Des regrets. Une impression de futilité. Une ombre de fierté, aussi, parce que je suis maintenant sûr que ma sœur peut prendre soin d’elle-même et qu’elle n’a pas besoin de moi. Après tout, peut-être que de nous deux, c’est elle qui est le plus adaptée à survivre dans ce monde, qui, de toute façon, n’en vaut pas la peine. Moi, égoïste, je pars devant.
Et puis, petit à petit, je ne ressens plus rien.
Pachelbel baissa lentement le pistolet fumant grand comme son bras. Elle fixa un moment la grande carcasse de métal effondrée dans le couloir, prête à réagir si la menace revenait. Mais ses capteurs étaient formels : toute activité électrique avait cessé dans le corps de l’androïde à la poitrine déchiquetée. Ce n’était plus rien maintenant, même pas une machine. Le combat était fini.
« Assaillant éliminé, murmura Pachelbel. La surveillance continue. »
Elle rangea le pistolet, se rassit sur la caisse devant la machine et resta là, immobile, aux aguets. Il ne fallait pas baisser sa garde, car sa tâche n’était pas terminée.
Je ne l'ai pas encore envoyé à la prof mais je compte le faire bientôt, puisque de toute façon elle a dit qu'elle donnerait son avis et nous laisserait apporter nos changements avant de lui renvoyer une version finale... mais n'hésitez pas à faire des commentaires constructifs. Ah, et last but not least ! Avez-vous, après avoir tout lu, une idée de titre ? Moi j'en ai une qui me plaît bien et qui restera sûrement, mais je la révèlerai plus tard, peut-être que vous allez trouver mieux et je ne veux pas vous influencer En tout cas, merci de votre aide ! (this message board needs LEE* !) | |
| | | Tristan Belmont Alchimiste
Race : Humain Elément : Cala Nombre de messages : 428
| Sujet: Re: Une nouvelle Jeu 25 Mar - 11:31 | |
| Le milieu fait un peu rapide, mais en même temps, il apporte certains éléments de background non négligeable. Notamment cette mise en avant de la qualité d'androïde de Cannon. Malgré toute la complexité du circuit et même son "âme", il reste lié par son programme. Finalement, de la même manière que Pachelbel. Enfin, pour le titre, j'ai bien "le Canon de Pachelbel", mais c'était évident | |
| | | Simhour Burningblood Gardien renégat
Race : Vampire (Humain) Poste : Renégat Elément : Naur Nombre de messages : 744
| Sujet: Re: Une nouvelle Jeu 25 Mar - 21:19 | |
| Oui, j'ai fait ce que je pouvais pour rajouter des trucs intéressants parce que comme je t'avais dit, j'avais l'impression que le début et la fin contenaient en fait tout ce que je voulais mettre... J'ai donc regardé la nouvelle dans son ensemble et réfléchi à ce que ce milieu pourrait apporter, et j'ai décidé de parler un peu plus de la nature de robot et d'arme des protagonistes (j'en ai rajouté un peu dans le flashback, d'ailleurs), parce que c'était important pour la fin. Ca la clarifie peut-être, même : ils sont faits pour tuer, et c'est l'une des raisons qui rend cette fin logique. Le titre, ben tu sais quoi, j'y avais même pas pensé xD Mais si on choisit ça, ne devrait-on pas remettre "Canon" pour le nom du narrateur ? | |
| | | Tristan Belmont Alchimiste
Race : Humain Elément : Cala Nombre de messages : 428
| Sujet: Re: Une nouvelle Jeu 25 Mar - 21:23 | |
| Ben non, ça fait référence à la fin Et en effet, leur nature d'arme explique assez bien la fin. Au niveau de Pachelbel, évidemment, mais aussi au niveau de Cannon : tu penses pas forcément à trouer une petite soeur même si elle te désobéit. Et je sais que c'est dégueulasse | |
| | | Emeraude Lind
Race : "Alfe " Poste : Maraudeuse Elément : Lind Nombre de messages : 622
| Sujet: Re: Une nouvelle Mer 21 Avr - 11:13 | |
| Jrelance le sujet pour prendre des nouvelles. au final ça donne quoi? | |
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| Sujet: Re: Une nouvelle | |
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