Le rève de l'Occident

Lorsque sa voix disparaîtra, la mienne prendra le relais. C'est la règle. Tout le monde la suit. Que dois je dire ? Quelles est la bonne réponse ? Celle que tout le monde veut-entendre ? Je me sens nu devant l'incompréhension de mes sentiments.

La salle m'opprime, les murs étreignent mes organes, le malaise parcoure mes poumons.


Pourquoi est ce si dur de ne pas être jugé ?


" Et toi ? mon garçon... que deviendras tu ?"


Mon garçon... je n'avais même pas de nom à ses yeux. J'étais sa créature durant 9 mois. Ces neufs mois passés, je serais la créature d'un autre maître. C'est ainsi. L'individu, quel qu'il soit, appartient à une autre créature, obéit à ses ordres, à ses règles, à ses normes. Il n'a qu'une liberté, celle de croire que son avenir est entièrement choisit. Que deviendras tu ? Suivras tu les contraintes de l'Homme "parfait" ? Suivras tu les ombres de l'exclusion? L'Homme parfait, celui du modèle occidental. Le déchu, l'exclu, le rebelle... celui qui ne peut vivre dans la paix.

Le choix de l'avenir serait ce le choix entre l'Homme trompé, et l'Homme chassé ?


La liberté de n'est qu'une image fièrement arborée. Moi je la vénère, tout comme l'Homme chassé. Mais je vénère tout autant celle de la tranquillité.


Ce que je veux être ? Pourquoi choisir un avenir, plutôt que de les vivres tous ?Mes ambitions défies les lois de la nature. Je veux tout essayer. Je veux tout être. Tout découvrir. Insouciant sans doute.

Je veux être banquier, pour offrir le rêve matériel. Je veux être peintre pour partager le monde tel que je le vis. Je veux être assassin pour voir l'espoir renaître dans les yeux de mes victimes. Je veux être musicien, pour donner l'émotion perdue dans notre temps. Je veux être cleptomane pour anéantir le superficiel. Je veux être couturier, pour habiller les âmes perdues.Je veux être architecte, pour construire un avenir respectueux. Je veux être l'enfant éternel, celui qui vous sourie lorsqu'il se jette dans la boue. Je veux être l'anonyme respecté, respectueux. Je veux être le donneur de rêve ...


"Mon garçon ?"

La voix asséchée par la fumait sa trachée, fouettant ainsi mon esprit en fugue. Je la regarda. Impatiente, elle mâchouillait son crayon, assise à son bureau, regardant sa feuille à papier. Impatiente... lassée... C'était un rituel surement, de classer les gens dès leur plus jeune âge. Dans la classe, on n'avait des archéologues, un président de la république, des militaires, des chanteuses, un juge, des maîtresses...


A mon tour, je me leva. Je la regardais. Nos regard se croisèrent. Mes poumons s'emplirent d'un sourire inexpliqué, d'un souffle chaud, qui répondit :


"Je saurai être Magicien ".