Les Dieux... [ Ou comment ce monde en est arrivé là ]

I/ Le Monde-Enfant.

Nul ne sait exactement qui a créé l'Univers que nous connaissons aujourd'hui. Bien sûr, les dieux ont leur part de responsabilité dans cette création, mais, grâce à qui, et comment eux même sont nés et arrivés ici? Personne ne le sait. Et puis les dieux n'ont pas les mêmes notions que nous, le temps et l'espace…

Aussi, une légende nous raconte que les dieux se sont retrouvés là, seuls, dans un monde aride et désertique, sans grand intérêt. Et si, aux premiers temps, leur compagnie mutuelle les avait satisfait, au fil des décennies, ils s'en lassèrent. Evidemment, puisqu'au fond, il étaient de grands enfants livrés à eux-mêmes et surtout possédaient des pouvoirs non seulement instables mais aussi défiant toute imagination.

Il utilisèrent donc les pouvoirs mis « à leur disposition » en concevant « de leurs mains » les paysages que nous connaissons si bien aujourd’hui, qui bien sûr, évoluèrent, grandir au fil des siècles pour découvrir leur forme adulte.
Sauf que les dieux n’ont jamais ni paix, ni cesse et qui plus est, se lassent très vite. Aussi leur pépie* vorace de nouveautés les poussa à engendrer, hommes ,elfes et autres races plus variées et plus étranges les unes des autres: la population de ce monde, et notamment celle des alentours de Kalinach.
Mais, si la plupart des races possédaient des dons et aptitudes qui leur étaient propres, aucune maniait ne serais-ce qu'une parcelle de magie… Les divinités veillaient égoïstement sur ce privilège dont ils briguaient l'exclusivité.

*avoir la pépie: avoir très soif.

II/ Une ambition à conséquences.

Mais les dieux avaient un projet: Aucune des précédentes races n'était parfaite et, même s'ils ne voulaient pas de concurrence, pour tout dire, cela les chagrinait quelque peu.
Aussi, pour la première fois, ils cessèrent de se jalouser mutuellement pour « s'unir » ( quoique ce soit un bien grand mot ) un temps… Juste le temps en vérité de créer une race « infiniment supérieure aux autres » :

Les Keyans.

Cependant il existe des lois que même les dieux ne peuvent outrepasser, au dessus même leur puissance divine: des lois bien plus anciennes que leur existence, fixées par des puissances encore inconnues, dans le temps , l'espace , l'esprit des êtres et l'âme même de la magie. Les Keyans n'étaient ni mauvais ni bons, ni violents, ni puissants, ni naïfs. Non ils étaient parfaits, tels les égaux des divinités ou presque.

Trop parfaits et c'est ce qui perdit les dieux.

Lorsqu'un acte utilise trop de ressouces magiques, il y a toujours des répercussions, autrement plus importantes que de tuer un des protagonistes notez. C'est une règle qu'à présent tout mage sait , qu'il a apprise après que la naissance des Keyans ait donné la preuve par a+b de cette loi... Quoique certains diraient – des mages en vérité -, que les conséquences ont été excellentes.

A Kalinach, il existait depuis des années, comme dans de nombreuses cités, une haute citadelle qui servait de tour de guet et de protection pour l'enceinte de la ville. Haute, magnifique et comme chargée par une magie ancestrale, et inconsciente..Combien d'amoureux ou de rêveurs y avaient pensé sans même sans rendre compte? Mais ce soir là, elle n'avait plus de l'énergie féerique habituelle qu'un souvenir, elle était le théatre d'un grand changement; les dieux venant de s'y donner rendez-vous pour créer les Keyans.

L'énergie des démiurges* de cette nouvelle race se canalisa en six gigantesques sphères de magie pure, ouragan concentré de flammes, océans ,tempêtes, forêt vierges , l'une telle la lumière à la sortie d'une caverne, l'autre telles les mers obscures...

Les six éléments qui aujourd'hui encore gouvernent chaque mage tout au long de sa vie...C'étaient eux, dans toute leur puissance. Ils venaient de voir le jour pour la première fois. Chaque sphère égraina des étincelles de magie, venant se déposer sur les êtres qu'ils jugeaient digne de pratiquer cet élément. Le reste se condensa en haut de la citadelle d'où les éléments venaient d'éclorent...

Ce fut la conséquence la plus visible, mais il y en eu une autre, que seuls ceux qui étudient à présent l'équilibre ont vraiment analysé, les habitants de l'époque l'ont su, mais seulement inconsciemment. L'équilibre, en ces temps anciens, était...parfait. Le Bien et le Mal se complétaient parfaitement et il n'y avait dominance d'aucun camps. Mais dans un édifice aussi fragile, si l'on ne voit pas tout de suite le tremblement, une légère coup de pichenette, peut ,à long terme ,rendre l'organisation plus friable que le sable.

La création des Keyans et le partage des éléments fut la pichenette de l'Equilibre.

*Démiurges= créateurs.

III/Crises d'opinions amènent désordres.

Et cette pichenette prit son temps mais vint inexorablement ébranler la perfection du Bien et du Mal. L'un et l'autre devinrent plus extrémistes, provoquant pourtant de plus en plus d'engouement dans le coeur des foules, cherchant à se combattre et à s'anihiler mutuellement. Les deux camps se refusaient à quelques compromis que ce soit et se jugeaient, chacun, supérieur à l'autre.
Les premières décennies, les changements furent assez longs à s'acheminer à la surface, il restaient latents, mais prêts à exploser. Les différentes parties se contentant de se critiquer ouvertement.

Mais il y a à peu près deux siècles, les évènements se précipitèrent. Et ce, grâce à un peuple plus orgueilleux et plus impulsif, qui se destina à devenir une « race divine »; selon leurs termes de l'époque. Les humains.
Ils formèrent des groupuscules ayant pour raisons d'existence de « défendre la veuve et l'orphelin » et « d' éradiquer le Mal », une catharsis* forcée, jusqu'à la moelle des pêcheurs. Ainsi débuta une véritable guerre envers tout ce qui pouvait, de près ou de loin, être assimilié au monde obscur. Même les mages Wethil étaient traqués, il s'agissait des uniques mages interdits au sein des ces factions.

Ceux qui étaient désignés comme mauvais cherchèrent à se défendre, et surtout à se venger de la façon la plus cruelle qu'ils pouvaient trouver dans leurs ressources magiques et corporelles. De batailles en batailles, de haine en haine, ce fut rapidement l'escalade.
Il n'y avait plus d'importance donnée à la royauté ou à la seigneurie, il n'y avait plus que ces deux nouvelles religions, le Mal et le Bien qui livraient une guerre sans merci au nom de leur foi dévorante en leurs idéaux.

Catharsis* = Purgation des passions.

IV/ Naissance du dernier bastion de l'Equilibre.

Et il y avait les mages fidèles à leur élément et qui refusaient de suivre une autre foi.
Il ne pouvaient céder à l'attrait des ténèbres sans trahir leur nature profonde, et la voie du « Bien » refusait de plus en plus de mages de par son caractère sans concession. Même leur raison s'échappait du carcan du Bien contre le Mal, bataille sans compromis. C'était courir à la ruine de prendre ainsi une position aussi tranchée et obtuse, pensaient-ils...

Ils voulaient tout faire pour empêcher cela. Ils se réunirent en conciles, regroupant autour de chacun d'eux des groupes de disciples qu'ils cherchaient à faire tendre vers l'unique amour des éléments. Cela marchait plutôt bien d'ailleurs, mais cela restait des actes de moindre envergure.
C'est ainsi que Lyre de Vertus, alors jeune mage Lind issue d'un groupe d'opposants à l'Ordre et au Chaos qui vagabondait de terres en terres, proposa qu'ils établissent d'un commun accord et d'une union de leurs dons un endroit fixe, sûr, solide et puissamment magique où des maîtres apprendraient la raison et le savoir à des élèves volontaires.

Les mages se mobilisèrent aussitôt, craignant avec force que les deux camps ne prennent trop d'importance, trop vite, et les empêchent de mener à bien leur propre projet.
Mêlant avec adresse les ressources données par leurs magies, ils entreprirent de transformer en une future école un tas de gravats, ruine de ce qui fut une forteresse bâtie dans la roche, et détruite pierre par pierre, dans un combat acharné de plusieurs années. En quelques dizaines d'années, un nouveau château se dressa pourtant là, tel un nouveau piton rocheux présent depuis des millénaires et pour bien plus encore. L'Ecole d'Elladat.

V/ Epoque contemporaine

Lentement, une ville s'étendit autour des hauts murs de l'école, formant au fil des ans une véritable cité colorée et cosmopolite, éclairée nuit et jour de joyeuses effusions magiques. Les mages qui l'avaient fondé il y a bien
des années y étaient morts pour la plupart, après de nombreuses années d'enseignement. Lyre était devenue dès l'ouverture directrice de l'endroit qu'elle gérait depuis, il y a une bonne centaine d'années.

La situation,elle, en dehors des murs, est devenue critique. Deux grandes factions se partagent impitoyablement les terres sans se soucier des vies ou des conséquences.

Les Mahais, race de pourriture et de corruption.
La Garde, guerriers puissants aveuglés par la Loi.

Ils dévastent tout sur leur passage, sacrifiant le monde sous leurs idéaux.
Le monde, lui, vacille de plus en plus. La notion d'équilibre entre les forces, entre le Bien et le Mal, entre l'Ordre et le Chaos n'est plus respectée depuis deux siècles, et c'est trop pour cette terre qui lentement mais sûrement gronde:
Tremblements de terres, fissures insondables, pluies diluviennes ou hurlements dans la nuit...

Elladat semble un vrai havre de paix en comparaison, malgré la faille titanesque au pied de ses murs.

Mais les Mahais et La Garde n'ont jamais oublié ses mages retirés qui
refusent de leur prêter allégeance... Et sont bien décidés à ou bien le sdétruire, ou les faire rejoindre leurs causes, ou, au minimum installer une gangrène interne au château, au sens figuré pour l'Ordre, au sens propre – et salissant – pour le Chaos...

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